Biographie
Palmyre Levasseur fait partie de cette vaste armée des sans-grades, des obscurs du cinéma français, qui n’ont jamais de nom et à peine un visage et qui surgissent au coin d’un écran, le temps de dire «Madame est servie» ou «M. Untel, troisième gauche», avant de s’éclipser furtivement, jusqu’au film suivant. Née Palmyre Augustine Thiou, la veille de Noël 1888, à Cuvergnon dans l’Oise, elle aborde le cinéma la quarantaine accomplie, et n’apporte rien qui lui permette d’atteindre la renommée, ni son âge trop accusé ni son physique défraîchi de femme du peuple fatiguée.
En près de trente années de carrière, Palmyre Levasseur apparaît dans plus de cent films, et crayonne des silhouettes à peine entrevues. Des concierges et des logeuses, bien sûr, tout un petit monde disparu de commères jabotantes, dans «Baccara» (1935) de Yves Mirande; «Dernière jeunesse» (1939), de Jeff Musso; «Adrien» (1943), une des rares réalisations de Fernandel; ou encore «Sombre dimanche» (1948) de Jacqueline Audry